La fin du livre
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La fin du livre
Le roman est tellement passionnant que l’homme qui le lit est accroché à ses pages, concentré. Ses yeux vont de droite à gauche aussi vite qu’ils le peuvent et que l’esprit puisse s’imprégner des lignes. Le lecteur sait que la fin est proche c’est pourquoi il ne peut s’empêcher de continuer ; il veut savoir ce que devient le héros qui monte les marches de la pyramide de la lune à Teotihuacan. Il a peur pour lui surtout qu’il porte une jeune femme sur ses épaules, blessée. Comment l’aventurier peut-il continuer son ascension ? Il est proche de son but. Le lecteur est aussi passionné, ils ont en commun d’avoir le souffle haletant, l’un aux mots qui défilent devant lui, l’autre aux marches de pierres qu’il gravit trop lentement au goût du lecteur. La fin est imminente : le héros arrive en haut ; il dépose la jeune femme sur l’autel qui se trouve devant lui. Dans un murmure, il la rassure en lui disant qu’il doit aller dans le temple récupérer le trésor et un remède à sa blessure. Le lecteur voit le héros s’éloigner, laissant sur l’autel des sacrifices la femme agonisante. Les pages suivantes passent aussi vite que le vent dans les feuilles des arbres. L’ultime page arrive ; le héros revient à la lumière, sous le soleil ardant, fatigué de son aventure, tenant d’une main le trésor et de l’autre le remède. Il se précipite vers la femme mais trop tard. L’auteur n’a pas pu se permettre... non ! … il l’a tué ! La jeune femme a succombé à sa blessure et l’aventurier n’en revient pas ! Le lecteur non plus. Tous les deux se mettent à hurler de rage puis ils se taisent subitement car ils se sont entendus. Le héros se redresse près de l’autel et interpelle le lecteur. Celui-ci le regarde et l’écoute comme un dieu sur son monde. Ils sont tous les deux d’accord : la fin du livre est un sacrilège ! La jeune femme aurait dû survivre et partir dans les bras de son sauveur. Les deux hommes décident de se rebeller contre l’auteur. Le lecteur efface le nom de l’auteur sur la couverture et les pages où il est mentionné. Si le créateur disparaît, il sera plus facile de s’approprier l’œuvre. Le héros porte la jeune femme et se positionne à nouveau en haut de l’escalier monumental. Il attend un signal du lecteur devenu auteur. Ce dernier a continué son travail d’appropriation en rayant les paragraphes scandaleux de l’histoire puis se tient prêt à écrire la suite. Au mouvement de son stylo, le héros réagit comme une marionnette : arrivé en haut des escaliers, au lieu de poser la femme sur l’autel, il rentre avec dans le temple. Il connaît
Louisia K.
déjà la réponse à l’énigme et s’empare du remède sous les yeux étonnés de la vieille qui pose l’énigme. Il administre à sa bien-aimée.
Elle ouvrit les yeux et regarda hagarde ce qui l’entourait. S’arrêtant sur XX, elle lui dit dans un superbe sourire « Vous êtes mon héros ». Elle l’embrassa.
Le héros fit un clin d’œil discret au lecteur qui referma le livre satisfait.
Louisia K.
La fin du livre
Le roman est tellement passionnant que l’homme qui le lit est accroché à ses pages, concentré. Ses yeux vont de droite à gauche aussi vite qu’ils le peuvent et que l’esprit puisse s’imprégner des lignes. Le lecteur sait que la fin est proche c’est pourquoi il ne peut s’empêcher de continuer ; il veut savoir ce que devient le héros qui monte les marches de la pyramide de la lune à Teotihuacan. Il a peur pour lui surtout qu’il porte une jeune femme sur ses épaules, blessée. Comment l’aventurier peut-il continuer son ascension ? Il est proche de son but. Le lecteur est aussi passionné, ils ont en commun d’avoir le souffle haletant, l’un aux mots qui défilent devant lui, l’autre aux marches de pierres qu’il gravit trop lentement au goût du lecteur. La fin est imminente : le héros arrive en haut ; il dépose la jeune femme sur l’autel qui se trouve devant lui. Dans un murmure, il la rassure en lui disant qu’il doit aller dans le temple récupérer le trésor et un remède à sa blessure. Le lecteur voit le héros s’éloigner, laissant sur l’autel des sacrifices la femme agonisante. Les pages suivantes passent aussi vite que le vent dans les feuilles des arbres. L’ultime page arrive ; le héros revient à la lumière, sous le soleil ardant, fatigué de son aventure, tenant d’une main le trésor et de l’autre le remède. Il se précipite vers la femme mais trop tard. L’auteur n’a pas pu se permettre... non ! … il l’a tué ! La jeune femme a succombé à sa blessure et l’aventurier n’en revient pas ! Le lecteur non plus. Tous les deux se mettent à hurler de rage puis ils se taisent subitement car ils se sont entendus. Le héros se redresse près de l’autel et interpelle le lecteur. Celui-ci le regarde et l’écoute comme un dieu sur son monde. Ils sont tous les deux d’accord : la fin du livre est un sacrilège ! La jeune femme aurait dû survivre et partir dans les bras de son sauveur. Les deux hommes décident de se rebeller contre l’auteur. Le lecteur efface le nom de l’auteur sur la couverture et les pages où il est mentionné. Si le créateur disparaît, il sera plus facile de s’approprier l’œuvre. Le héros porte la jeune femme et se positionne à nouveau en haut de l’escalier monumental. Il attend un signal du lecteur devenu auteur. Ce dernier a continué son travail d’appropriation en rayant les paragraphes scandaleux de l’histoire puis se tient prêt à écrire la suite. Au mouvement de son stylo, le héros réagit comme une marionnette : arrivé en haut des escaliers, au lieu de poser la femme sur l’autel, il rentre avec dans le temple. Il connaît
Louisia K.
déjà la réponse à l’énigme et s’empare du remède sous les yeux étonnés de la vieille qui pose l’énigme. Il administre à sa bien-aimée.
Elle ouvrit les yeux et regarda hagarde ce qui l’entourait. S’arrêtant sur XX, elle lui dit dans un superbe sourire « Vous êtes mon héros ». Elle l’embrassa.
Le héros fit un clin d’œil discret au lecteur qui referma le livre satisfait.
Louisia K.