Boule de neige
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Boule de neige
L’animal ressemblait à un manchot, il mesurait environ un mètre pour à peine une vingtaine de kilos, et possédait des ailes ainsi que des nageoires. Il marchait péniblement sur la glace, avançant aussi rapidement que ses pattes le pouvaient. Quelquefois il chutait et continuait alors son chemin en glissant sur le ventre. Il était seul au milieu d’un paysage glaciaire où le bleu et le blanc se répondaient harmonieusement et où le soleil ne brillait pas suffisamment pour réchauffer ces étendues d’eaux gelées. Le vent soufflait librement dans cette immensité et y donnait toute son intensité. L’animal ne semblait souffrir ni du froid ni du vent qui, au contraire, le poussait. Il cherchait l’océan mais l’horizon restait inchangé, vide et plat. Pourtant, il devait trouver un moyen de pêcher car la faim le tiraillait depuis un moment. Le temps passait et l’animal commençait à faiblir ; son endurance n’était pas éternelle. Au loin, un petit monticule se dessina soudain. Il accéléra le pas pour s’en rapprocher ; la butte prit la forme d’un dôme de glace pourvu d’une entrée. Une fois arrivé, il franchit prudemment le seuil de l’igloo où un peu de chaleur se faisait sentir. Il y avait un habitant à l’intérieur, un homme. Il était allongé sur le sol complètement congelé. L’oiseau tendit son long bec vers l’individu comme pour vérifier qu’il était bien mort. A côté de lui se trouvait une carte géographique mais un animal était incapable de comprendre ce qu’elle signifiait. Ainsi, il ne pouvait pas savoir que la Terre était presque entièrement recouverte de glace comme elle l’avait été à la glaciation Varanger. Il ne pouvait pas non plus reconnaître dans les cercles rouges la présence des hommes un peu plus au nord et l’existence des bulles de vie. L’habitant de l’igloo n’avait certainement pas reçu l’autorisation de vivre dans ces minuscules paradis et avait préféré partir loin des luttes interminables qui s’y livraient pour y rentrer. Comment l’animal pouvait comprendre cela alors que la seule chose dont il se souciait était de trouver à manger ? Perdu sur les étendues glacées de l’Afrique, isolé dans un igloo auprès d’un cadavre, il regardait l’intérieur de l’habitat. Il repéra un trou d’eau que l’homme avait sans doute creusé en quête de nourriture ; il s’en approcha en jabotant, ravi de voir de l’eau liquide, et plongea aussitôt à la poursuite des poissons.
Louisia K.
Boule de neige
L’animal ressemblait à un manchot, il mesurait environ un mètre pour à peine une vingtaine de kilos, et possédait des ailes ainsi que des nageoires. Il marchait péniblement sur la glace, avançant aussi rapidement que ses pattes le pouvaient. Quelquefois il chutait et continuait alors son chemin en glissant sur le ventre. Il était seul au milieu d’un paysage glaciaire où le bleu et le blanc se répondaient harmonieusement et où le soleil ne brillait pas suffisamment pour réchauffer ces étendues d’eaux gelées. Le vent soufflait librement dans cette immensité et y donnait toute son intensité. L’animal ne semblait souffrir ni du froid ni du vent qui, au contraire, le poussait. Il cherchait l’océan mais l’horizon restait inchangé, vide et plat. Pourtant, il devait trouver un moyen de pêcher car la faim le tiraillait depuis un moment. Le temps passait et l’animal commençait à faiblir ; son endurance n’était pas éternelle. Au loin, un petit monticule se dessina soudain. Il accéléra le pas pour s’en rapprocher ; la butte prit la forme d’un dôme de glace pourvu d’une entrée. Une fois arrivé, il franchit prudemment le seuil de l’igloo où un peu de chaleur se faisait sentir. Il y avait un habitant à l’intérieur, un homme. Il était allongé sur le sol complètement congelé. L’oiseau tendit son long bec vers l’individu comme pour vérifier qu’il était bien mort. A côté de lui se trouvait une carte géographique mais un animal était incapable de comprendre ce qu’elle signifiait. Ainsi, il ne pouvait pas savoir que la Terre était presque entièrement recouverte de glace comme elle l’avait été à la glaciation Varanger. Il ne pouvait pas non plus reconnaître dans les cercles rouges la présence des hommes un peu plus au nord et l’existence des bulles de vie. L’habitant de l’igloo n’avait certainement pas reçu l’autorisation de vivre dans ces minuscules paradis et avait préféré partir loin des luttes interminables qui s’y livraient pour y rentrer. Comment l’animal pouvait comprendre cela alors que la seule chose dont il se souciait était de trouver à manger ? Perdu sur les étendues glacées de l’Afrique, isolé dans un igloo auprès d’un cadavre, il regardait l’intérieur de l’habitat. Il repéra un trou d’eau que l’homme avait sans doute creusé en quête de nourriture ; il s’en approcha en jabotant, ravi de voir de l’eau liquide, et plongea aussitôt à la poursuite des poissons.
Louisia K.