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Un coup de fil

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Un coup de fil
La batterie de mon téléphone portable est morte, je suis seule dans ma voiture en panne au bord d’une route très peu fréquentée et je ne peux pas appeler de dépanneur ! Pour finir : la nuit va bientôt tomber. Voici la situation dans laquelle j’étais ce soir-là et j’étais loin de penser que mes ennuis n'étaient pas terminés. Je n’étais pas rassurée et j’avais peur mais je ne restai pas dans ma voiture. J’avais pris la décision de rejoindre le village que je venais de quitter un quart d’heure plus tôt. A pied, ce fut très long ; il me fallut presque 4 heures pour voir enfin le toit d’une maison et pendant tout ce temps, je n’avais pas croisé une seule voiture. Vous imaginez très bien l’état physique et mental dans lequel j’étais et vous pourriez croire alors que cet épuisement est à l’origine de ce que je vais vous raconter maintenant. Il n’en est rien. C’est la stricte vérité. J’entrais dans le village ; il faisait nuit depuis quelques temps. Comme j’avais très mal aux pieds, faute était à une paire de chaussures bas de gamme, je trouvais un poteau d’incendie et m’assis pour me reposer. J’écoutais attentivement les bruits de la nuit : c’était très calme. J’avais eu le temps au cours du trajet de penser à ce que j’allais faire une fois arriver au village : frapper chez un particulier, malgré l’heure tardive, et lui demander son aide. Toutefois je ne le fis pas car je repérai une cabine téléphonique sur la place du village un peu plus haut. Je me levai et me dirigeai vers la cabine tout en cherchant dans mon sac une carte téléphonique. Heureusement, j’étais une fille prévoyante pour certaines choses. Je rentrai dans la cabine et décrochai le combiné : des voix se firent entendre. Tout d’abord, je crus qu’elles provenaient de la place. J’attendis, ne bougeant plus, le combiné à la main. Je me rendis compte au bout de quelques minutes que les voix sortaient du téléphone. J’approchai alors mon oreille du combiné et j’écoutai. « Je ne vois pas encore très bien mais je pense que nous allons pouvoir sortir. J'analyse le terrain et je te fais signe quand ce sera bon, dit une voix masculine. - D’accord, je préviens le chef et nous attendons, répondit une autre voix tout aussi grave. » Quelques minutes de silence vint s’installer dans la cabine téléphonique où je m’étais mise à trembler, d’épuisement ou de peur, je n’aurais su le dire. J’hésitai à raccrocher mais j’étais trop curieuse. La première voix relança le dialogue : « Tror ! Il y a un problème ! Ne tentez rien. Que se passe t-il ? demanda le fameux Tror. Louisia K.
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Nous ne sommes pas seuls, répondit l’autre simplement. »
Je fus surprise et reculai précipitamment. Je décidai de couper la communication et raccrochai. Je regardai mon reflet dans l’une des vitres de la cabine : des perles de sueur coulaient sur mon visage devenu pâle et mes yeux s’étaient agrandis démesurément. Parlaient-ils de moi ? Est-ce que je deviens folle ? Pour répondre à ces questions, je décrochai à nouveau le combiné. Rien. Je restai néanmoins sur mes gardes. Je me posai enfin la question qui aurait du me venir en tête dès le début : d’où vient cette conversation téléphonique ? Je n’eus pas le temps de chercher une réponse car soudain le combiné, que je tenais toujours à la main, bougea. Je voulus le lâcher mais je ne pus : ma main était collée à l’appareil ; je secouai plus fortement : rien à faire. Le combiné ne sembla pas apprécier cette dernière manipulation puisqu’il monta brusquement en l’air, me soulevant presque, pour mieux redescendre et me frapper la tête à petits coups bien précis. Je saisis le combiné de mon autre main pour l’arrêter. Plus rien ne bougea mais mes deux mains étaient maintenant collées au combiné. « Qui êtes-vous ? demanda une des voix du combiné. Quelqu’un de passage qui aimerait pouvoir utiliser le téléphone sans se faire taper dessus ! répondis-je Ce téléphone n’est pas à vous. Veuillez sortir de notre cabine ! »
Le ton de mon interlocuteur m’énerva. Pour qui se prend t-il celui-là ! Je lui répondis sèchement qu’il s’agissait d’un téléphone public et donc accessible à tout le monde. « D’où venez-vous ? Vous êtes étrangère ? demanda une autre voix que j’identifiai comme celle de Tror. Écoutez, mon petit Tror, je ne suis pas d’humeur à subir un interrogatoire cette nuit ! Si vous ne me laissez pas passer ce coup de fil maintenant, je réduis votre cabine en miettes ! Cible en vue, signala quelqu’un à côté de Tror. Quoi ? Répondis-je interloquée »
Ma voix était devenue grave comme enrouée par toutes les émotions qui jaillissaient en moi. Je mis immédiatement ma menace à exécution : je frappai avec une énergie incroyable le combiné contre le boîtier téléphonique. Accompagnant le geste à la parole, je criai frénétiquement. Rien ne fut brisé si ce n’est moi qui m’affalai dans la cabine, atteint d’un projectile en plein visage. Sonnée, je ne voyais pas grand chose mais j'entendais des petits cris de guerre tout autour de moi. Tant bien que mal, j'essayai de discerner ce qui se passait : je vis des petites
Louisia K.
formes cubiques, pourvues de bras, de jambes et portant un numéro sur le corps, sauter un peu partout dans la cabine. « On va lui couper les doigts ! disait l'un. − − A bas les écraseurs ! hurlaient d'autres Marre de ces gens ! »
Je finis par distinguer ce qui m'avait atteint au visage : c'était une de ces formes, portant le numéro trois. Il était debout sur le combiné et il me regardait, les mains sur les hanches. Il prit la parole en faisant taire les autres d'un geste : « Êtes-vous étrangère ? Car si vous ne l'êtes pas, alors vous avez rompu notre accord. − − épaule. Je ne vis pas parmi mon public la touche numéro 1 qui devait être leur chef. Il manquait aussi le numéro 2. Je remarquai qu'il ne se trouvait plus sur le pavé numérique du téléphone. − Il est occupé, dit Tror, je vais prendre la décision. Je ne suis pas de la région en effet, répondis-je timidement en regardant les autres
touches du téléphone qui me fixaient méchamment. Demandons à Unor ce que l'on doit faire, dit la touche numéro 5 assise sur mon
Il se gratta le menton tout en continuant à me regarder. Il n'avait pas l'air très méchant mais je ne me risquai pas à le provoquer. Il me demanda finalement : − Quel numéro vouliez-vous composer ?
Je lui énumérai la suite des chiffres qui correspondait au numéro du dépanneur que je connaissais. Chaque touche dont le chiffre avait été mentionné se frappa le torse du poing et un bip se fit entendre. Le combiné s'approcha directement de mon oreille et je pus entendre la sonnerie. Il me fallut une bonne dizaine de minutes pour expliquer au dépanneur mon problème en éludant bien sûr ma rencontre inattendue. Une fois la conversation terminée, les touches se replacèrent sur le clavier téléphonique et le combiné se raccrocha. Je me retrouvai seule.
Je sais que vous ne me croyez pas. Ce n'est pourtant pas une légende ! La cabine téléphonique de ce village est vivante ! J'avais beau expliquer à mes amis qui venaient juste d'emménager près de la place qu'il ne fallait pas utiliser cette cabine, ils rigolaient à chaudes larmes. Je décidai alors de les laisser tenter l'expérience une nuit et les quittai.
Louisia K.

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