Logement floral
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Logement floral
« Ce matin, j'ai vu l'incroyable, l'étrange, l'inexplicable ! Je suis encore sous le choc de l'émotion. Est-ce que cela vous intéresse, mes amis, que je vous raconte ce que mes yeux ébahis ont découvert ? Ah, vos cris d'approbation m'impressionnent ! Vous avez de la chance car j'ai l'âme d'un conteur et vous celle d'un bon public à ce que j'entends ! Comme vous le savez, je me suis installée récemment dans une grosse fleur rouge encore fermée. J'ai eu de la chance car le loyer n'était pas cher mais j'ai dû prendre de nombreux transports par tiges et racines pour y arriver. J'ai construit ma petite maison dans le réceptacle floral, juste à côté du pistil. Ça sentait bon. C'était vraiment très agréable comme endroit jusqu'à ce que la fleur éclose ... Je me suis retrouvée face à un autre monde. Tout d'abord, c'était enchanteur ; les rayons du soleil m'avaient réveillé de leur chaleur et un vent léger était venu me caresser le visage. Les couleurs avaient explosé autour de moi en venant de toute part et en s'entrechoquant pour créer de magnifiques teintes. Je me suis levée et j'ai bu des perles de rosées qui descendaient des pétales puis j'ai regardé le ciel. Le bleu magnifique était sans limite. Je voulais l'atteindre, le toucher ou nager dedans. J'entrepris de monter le long du pistil. Vous imaginez la scène ? Avec mes petits bras, je grimpais, petit à petit. J'avançais, les jambes croisées autour de la tige pour ne pas tomber et je réussis, en quelques minutes, à atteindre le sommet. Le pistil se penchait alternativement à droite et à gauche, poussé sans arrêt par le vent. J'ai mis la main sur mon front pour protéger mes yeux du soleil et j'ai scruté l'horizon. C'est à ce moment-là que j'ai vu l'inimaginable. Il y avait un peu plus loin un arbre puis un deuxième et un troisième, une rangée entière bordait une route toute de noire vêtue. Des humains la traversaient dans tous les sens, à pied ou dans leurs engins. Le bruit était constant et commençait déjà à me faire mal à la tête. J'eus peur que l'un de ces gens cueille la fleur solitaire comme ils aiment souvent le faire. Je m'étais déjà trouvé dans une ville auparavant – j'avais tenté une grande expédition dans ma jeunesse – mais j'avais oublié combien c'était invivable ! Pauvre de moi ! Je comprends désormais pourquoi le loyer était si ridicule. Mais c'est tellement cher à la campagne où la tranquillité est omniprésente … Maintenant que vous connaissez mon histoire, je voulais savoir si quelqu'un était prêt à m'héberger quelques temps. Louisia K.
Allô ? Allô ? ». Le petit être raccrocha le téléphone interpistil et regarda à nouveau le ciel qui s'était couvert au-dessus de lui. Étrangement, il se mit à sourire lorsque des gouttes d'eau tombèrent. La pluie allait résoudre son problème car elle allait provoquer des dégâts des eaux. Les assurances devront alors lui trouver une fleur plus calme. A la campagne peut-être ...
Louisia K.
Logement floral
« Ce matin, j'ai vu l'incroyable, l'étrange, l'inexplicable ! Je suis encore sous le choc de l'émotion. Est-ce que cela vous intéresse, mes amis, que je vous raconte ce que mes yeux ébahis ont découvert ? Ah, vos cris d'approbation m'impressionnent ! Vous avez de la chance car j'ai l'âme d'un conteur et vous celle d'un bon public à ce que j'entends ! Comme vous le savez, je me suis installée récemment dans une grosse fleur rouge encore fermée. J'ai eu de la chance car le loyer n'était pas cher mais j'ai dû prendre de nombreux transports par tiges et racines pour y arriver. J'ai construit ma petite maison dans le réceptacle floral, juste à côté du pistil. Ça sentait bon. C'était vraiment très agréable comme endroit jusqu'à ce que la fleur éclose ... Je me suis retrouvée face à un autre monde. Tout d'abord, c'était enchanteur ; les rayons du soleil m'avaient réveillé de leur chaleur et un vent léger était venu me caresser le visage. Les couleurs avaient explosé autour de moi en venant de toute part et en s'entrechoquant pour créer de magnifiques teintes. Je me suis levée et j'ai bu des perles de rosées qui descendaient des pétales puis j'ai regardé le ciel. Le bleu magnifique était sans limite. Je voulais l'atteindre, le toucher ou nager dedans. J'entrepris de monter le long du pistil. Vous imaginez la scène ? Avec mes petits bras, je grimpais, petit à petit. J'avançais, les jambes croisées autour de la tige pour ne pas tomber et je réussis, en quelques minutes, à atteindre le sommet. Le pistil se penchait alternativement à droite et à gauche, poussé sans arrêt par le vent. J'ai mis la main sur mon front pour protéger mes yeux du soleil et j'ai scruté l'horizon. C'est à ce moment-là que j'ai vu l'inimaginable. Il y avait un peu plus loin un arbre puis un deuxième et un troisième, une rangée entière bordait une route toute de noire vêtue. Des humains la traversaient dans tous les sens, à pied ou dans leurs engins. Le bruit était constant et commençait déjà à me faire mal à la tête. J'eus peur que l'un de ces gens cueille la fleur solitaire comme ils aiment souvent le faire. Je m'étais déjà trouvé dans une ville auparavant – j'avais tenté une grande expédition dans ma jeunesse – mais j'avais oublié combien c'était invivable ! Pauvre de moi ! Je comprends désormais pourquoi le loyer était si ridicule. Mais c'est tellement cher à la campagne où la tranquillité est omniprésente … Maintenant que vous connaissez mon histoire, je voulais savoir si quelqu'un était prêt à m'héberger quelques temps. Louisia K.
Allô ? Allô ? ». Le petit être raccrocha le téléphone interpistil et regarda à nouveau le ciel qui s'était couvert au-dessus de lui. Étrangement, il se mit à sourire lorsque des gouttes d'eau tombèrent. La pluie allait résoudre son problème car elle allait provoquer des dégâts des eaux. Les assurances devront alors lui trouver une fleur plus calme. A la campagne peut-être ...
Louisia K.